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L'orgue de 1888 construit par Eugène Puget tient le devant de la scène aux côtés de l'interprète. Nous sommes surpris par la riche douceur de son harmonie de fond qui berce à merveille l'éclat brillant des mélodies. C'est un véritable écrin de velours qui nous enrobe, sans toutefois céder à la monotonie. Au contraire, l'autre caractéristique de cet orgue est son extraordinnaire flexibilité dans les nuances. Le tout nous transporte dans un univers onirique et dévoile sous un jour nouveau des pièces parfois écoutées jusqu'à plus soif.
Par exemple la danse macabre de Camille Saint-Saëns qui ouvre cet album gagne en mystère et en profondeur dans cette transcription. Le tableau joué dépeint ainsi véritablement les squelettes dansant, les os s'entrechoquant, selon l'image voulu par le compositeur. La force fantastique de la composition devient palpable, elle prend une densité nouvelle.
Le larghetto en la mineur de la septième symphonie "Pastorale" de Beethoven connaît lui aussi le passage de l'arrangement pour orgue sous les doigts et l'esprit d'Yves Rechsteiner. Nous découvrons alors une pièce pleine de receuillement d'où le caractère sacré que l'on pouvait déjà supposer dans la version originale semble apparaître à travers la texture sonore de l'instrument roi des églises.
Je ne saurais donc que recommander très chaleureusement ce disque, ainsi que les deux autres sortis dans la même collection, aux amateurs d'orgues bien sûr, mais aussi à tous les curieux amoureux de belle musique.
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A écouter également :
Cintegabelle, Yves Rechsteiner, Alpha 650 (2009)
Lunéville, Frédéric Desenclos, Alpha 651 (2010)
Disponibles à L'Autre Monde