samedi 25 juin 2011

Des transcriptions à la Dalbade, Yves Rechsteiner

Dernier né du Label Alpha, le très beau disque enregistré sur l'orgue de Dalbade à Toulouse par Yves Rechsteiner nous offre une interprétation boulversante d'arrangements de certaines des pièces les plus fameuses de la musique romantique telles que le Nocturne en mi bémol majeur de Chopin ou encore la Symphonie Fantastique de Berlioz.
L'orgue de 1888 construit par Eugène Puget tient le devant de la scène aux côtés de l'interprète. Nous sommes surpris par la riche douceur de son harmonie de fond qui berce à merveille l'éclat brillant des mélodies. C'est un véritable écrin de velours qui nous enrobe, sans toutefois céder à la monotonie. Au contraire, l'autre caractéristique de cet orgue est son extraordinnaire flexibilité dans les nuances. Le tout nous transporte dans un univers onirique et dévoile sous un jour nouveau des pièces parfois écoutées jusqu'à plus soif.
Par exemple la danse macabre de Camille Saint-Saëns qui ouvre cet album gagne en mystère et en profondeur dans cette transcription. Le tableau joué dépeint ainsi véritablement les squelettes dansant, les os s'entrechoquant, selon l'image voulu par le compositeur. La force fantastique de la composition devient palpable, elle prend une densité nouvelle.
Le larghetto en la mineur de la septième symphonie "Pastorale" de Beethoven connaît lui aussi le passage de l'arrangement pour orgue sous les doigts et l'esprit d'Yves Rechsteiner. Nous découvrons alors une pièce pleine de receuillement d'où le caractère sacré que l'on pouvait déjà supposer dans la version originale semble apparaître à travers la texture sonore de l'instrument roi des églises.
Je ne saurais donc que recommander très chaleureusement ce disque, ainsi que les deux autres sortis dans la même collection, aux amateurs d'orgues bien sûr, mais aussi à tous les curieux amoureux de belle musique.
A écouter également :
Cintegabelle, Yves Rechsteiner, Alpha 650 (2009)
Lunéville, Frédéric Desenclos, Alpha 651 (2010)
Disponibles à L'Autre Monde

samedi 18 juin 2011

Sympathique le Baryton à cordes !

Sympathiques les cordes par résonnance sympathique du Baryton.
Cet instrument compilant un manche à frette comme sur une viole de gambe et des cordes résonnant par sympathie comme sur une viole d'amour offre un son proche de l'alto quand il joue dans l'aigu, ce qui est souvent le cas, auquel peut s'ajouter le pizzicati des cordes métalliques pincées. Le tout offre une polyphonie qui couplée à d'autres instruments à cordes apporte une sonorité tout à fait particulière, dynamique et délicate.
Guido Balestracci (ensemble L'Amoroso) nous offre une démonstration tout à fait convaincante des possibilités de cet instrument méconnu à travers l'interprétation des pièces d'Haydn écrites spécialement pour le Baryton, à destination du prince Esterhazy, amateur historique de l'instrument.
Il est accompagné pour cela d'Alessandro Tampieri (ensemble l'Arpeggiata) et Bruno Cocset (Les Basses Réunies). C'est donc un témoignage historique, mené de mains de maîtres par le trio qui nous est proposé dans l'album Divertimenti Per Il Pariton Tre qui vient de sortir chez Ricercar.
A lire sur le sujet, le très bon article du blog Le Passé des Arts (blog que je recommande d'ailleurs vivement): http://www.passee-des-arts.com/article-divertimenti-princiers-des-trios-avec-baryton-de-haydn-par-guido-balestracci-76928850.html